Joe Sanders est un contrebassiste, multi-instrumentiste et compositeur américain installé dans le sud de la France. Doté d’une grande polyvalence stylistique jazz, samba, blues, R&B, grooves afro-latins ou encore musique classique, il est l’un des musiciens les plus sollicités en studio comme en tournée. Sa discographie témoigne d’un parcours aux côtés des grandes figures du jazz contemporain. Il joue notamment dans les groupes de Ben Wendel, Joshua Redman, Kendrick Scott, Gerald Clayton et Logan Richardson. Parallèlement à ces collaborations, Joe Sanders mène aussi une carrière de leader. Il sort son premier album, Introducing Joe Sanders, en 2011 chez Criss Cross, suivi en 2017 par Humanity, un disque autoproduit mais salué par la critique. Il rejoint également le groupe du saxophoniste slovène Jure Pukl sur Abstract Society (2012), avec lequel il joue depuis régulièrement. Ensemble, ils fondent le quartet Anorok avec le batteur Nasheet Waits et le trompettiste Peter Evans, et publient Melt chez Whirlwind Recordings en 2023. Il signe également avec ce label pour son troisième album, Parallels, sorti en 2024.
Né à Milwaukee (Wisconsin), Joe Sanders est très tôt sensibilisé à la musique par les disques de blues que sa grand-mère écoutait à la maison et le gospel qu’il entendait à l’église. Frustré par l’absence de basse dans les services religieux, il en demande une avec insistance, et la reçoit pour Noël. Il fréquente la Milwaukee High School of the Arts, puis décroche une bourse pour intégrer le tout nouveau Brubeck Institute à l’Université du Pacifique, en Californie, où il étudie avec Christian McBride. Il poursuit sa formation à l’institut Thelonious Monk de Los Angeles auprès de Terence Blanchard, John Clayton et Robert Hurst. Diplômé, il s’installe à New York et joue rapidement avec des figures majeures telles que Geri Allen, Roy Hargrove, Herbie Hancock, Wayne Shorter ou encore John Clayton.
Il enregistre ses premiers disques avec le trio de Joe Gilman sur Time Again: Brubeck Revisited (2004–2005), puis View So Tender: Wonder Revisited (2006–2007), consacrés à Stevie Wonder. Il apparaît ensuite sur les albums de Christian Scott (Live at Newport), Ambrose Akinmusire, Theo Croker et surtout Gerald Clayton (Two-Shade, Bond, Life Forum, etc.). Il enregistre son premier album en leader, Introducing Joe Sanders, en 2011, entouré de Luis Perdomo, Will Vinson, Rodney Greene, et avec la participation de Gretchen Parlato sur le titre “A Joy and a Sorrow”.
En 2013, il entame une tournée européenne et américaine avec Charles Lloyd, Gerald Clayton et Gerald Cleaver, dont le concert au Jazztopad Festival devient l’album Wild Man Dance (Blue Note, 2015). Il continue ses collaborations prolifiques avec Kendrick Scott (We Are the Drum, A Wall Becomes a Bridge), Ben Wendel (What We Bring, High Heart), Philip Dizack (End of an Era, Single Soul), et Camille Bertault (Pas De Géant), entre autres.
En 2017, Sanders autoproduit Humanity, un disque ambitieux enregistré avec Eric Harland, Aaron Parks, et John Ellis, intégrant post-bop, jazz spirituel, rock indépendant, musiques du monde et folk. L’album révèle pleinement son univers musical personnel. En 2021, il est invité en vedette sur l’album du saxophoniste italien Daniele Germani, What Reason Could I Give.
En 2023, il joue sur Where Are We de Joshua Redman, avec Brian Blade, Kurt Rosenwinkel, Nicholas Payton, Taylor Eigsti, Gabrielle Cavassa et Aaron Parks. En 2024, il publie Parallels, un album en deux volets : la première moitié, enregistrée en live avec Logan Richardson, Seamus Blake et Gregory Hutchinson, s’achève par un duo émouvant avec son fils de cinq ans, Elioté, à la mélodica sur “La Vie sur la Terre”. La seconde moitié, enregistrée en solo dans son home studio, dévoile des compositions courtes et épurées mêlant contrebasse, piano, claviers et percussions. Taylor Eigsti et Jure Pukl y apparaissent également en invités.